Vous venez de coucher votre tout-petit quand soudain un cri effrayé vous parvient. Ni une ni deux, vous accourez vers la chambre du dormeur et vous découvrez alors une scène déroutante. Votre enfant, redressé dans son lit, les yeux écarquillés, semble profondément effrayé. Bien sûr, vous imaginez tout de suite le mauvais rêve, pourtant, votre petit ne semble pas réagir, ni à vos mots ni à vos gestes, comme s’il était absent. Quelques minutes plus tard, il se rendort comme si rien ne s’était passé… Vous êtes face à une parasomnie impressionnante qui porte un nom tout aussi saisissant : la terreur nocturne. Existe-t-il des moyens d’agir pour prévenir ces troubles du sommeil et d’où proviennent-ils exactement ? Nous envisageons des pistes pour calmer les terreurs nocturnes de nos enfants dans cet article.

Comment calmer les terreurs nocturnes de nos enfants ?

Nous ne sommes ni médecins ni psychologues. Nos contenus ne doivent en aucun cas être considérés comme des avis médicaux. Toute question médicale doit être adressée à un professionnel.

Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ?

Un trouble du sommeil différent du cauchemar

Puisqu’elles se déroulent toutes les deux la nuit, nous avons tendance à confondre une terreur nocturne avec un cauchemar. Pourtant, ces deux phénomènes diffèrent par leurs moments d’apparition et par leurs formes. Les cauchemars correspondent à des songes effrayants qui peuvent conduire au réveil de notre enfant. Dès lors, notre tout-petit aura des difficultés à replonger dans les bras de Morphée, de peur de retrouver le paysage inquiétant de son mauvais rêve. 

Lors d’une terreur nocturne, notre bébé n’est pas vraiment réveillé, il ne possède donc aucun souvenir de sa nuit agitée. Ce comportement ne découle pas d’une réaction à un rêve. S’il vient à émerger, notre tout-petit se sentira rapidement déboussolé et perdu, incapable de comprendre ce qu’il vient d’arriver. De ce fait, les terreurs nocturnes se rapprochent plutôt du somnambulisme.

Qui intervient peu après l’endormissement

Une autre différence fondamentale entre le cauchemar et la terreur nocturne repose sur la phase du sommeil qui les voit naître. La manifestation d’un cauchemar survient au cours du sommeil paradoxal, plutôt en fin de nuit. En revanche, une terreur nocturne apparaît durant le sommeil lent profond, généralement une à deux heures après l’endormissement. En effet, ces phases sont plus longues en début de nuit, d’où leur occurrence à cette période. Néanmoins, étant donné la nature cyclique du sommeil, elles apparaissent de nouveau en milieu de nuit. Nous vous parlions d’ailleurs du fonctionnement des cycles de sommeil des bébés dans cet article.

Et se reconnaît à travers plusieurs signes

Durant une terreur nocturne, nos enfants n’ont aucune conscience de notre présence près d’eux. Même s’ils paraissent éveillés, il n’en est rien. Ces phases durent de 1 à 5 minutes en moyenne, mais bien sûr elles peuvent s’étendre selon les cas, jusqu’à 20 minutes. À ce moment-là, notre petit manifeste plusieurs indicateurs de son état :

  • il crie ou hurle ;
  • il semble terrifié ;
  • il se retrouve assis dans son lit ;
  • ses yeux sont grands ouverts, mais il a le regard hagard ;
  • s’il parle, son discours est dépourvu de sens ;
  • il apparaît comme désorienté et agité ;
  • il se montre agressif ;
  • il est en sueur.

Bien que ces symptômes soient impressionnants, sachez qu’ils disparaissent tous une fois l’épisode terminé et surtout, qu’ils sont sans danger.

Quelles sont les causes des terreurs nocturnes ?

Quelles sont les causes des terreurs nocturnes ?

Tout d’abord, les terreurs nocturnes présentent un caractère héréditaire. Si vous ou votre partenaire avez vécu cette expérience dans votre jeunesse, ou même vos grands-parents, alors il y a de fortes chances pour que vos enfants les vivent également. Par ailleurs, d’autres facteurs peuvent favoriser la venue des terreurs nocturnes comme : 

  • le manque de sommeil causé par une modification de sa durée ;
  • des changements dans le quotidien qui peuvent rendre notre enfant anxieux (déménagement, séparation, etc.) ;
  • des habitudes de sommeil qui évoluent avec la disparition de la sieste ;
  • une maladie ou une poussée de fièvre.

Comment calmer les terreurs nocturnes de son enfant ?

Face aux terreurs nocturnes de nos enfants, difficile de rester impassible… Pourtant, comme pour le somnambulisme, notre intervention cause davantage de bouleversement que d’apaisement. En effet, nous devons éviter de réveiller nos tout-petits durant cette phase, même s’ils semblent profondément affectés. En leur parlant ou en les touchant, nous risquerions de prolonger la durée de l’épisode, au lieu de l’arrêter. En revanche, nous pouvons nous tenir près de notre mini super héros pour surveiller qu’il ne tombe pas de son lit ou qu’il ne se blesse pas. 

Ensuite, vous devrez réaliser la tâche la plus complexe pour un parent, attendre que la terreur nocturne passe et qu’il se recouche seul. Si votre enfant se réveille par la suite, évitez de témoigner votre inquiétude. Rappelez-vous que votre petit n’a aucun souvenir de ce qu’il vient de vivre, aussi votre réaction peut susciter un profond désarroi chez lui. En effet, imaginez sa surprise quand, à son réveil, il vous trouve au pied de son lit en train de le dévisager… Il y a de quoi se poser des questions.

Pour le rassurer, n’hésitez pas alors à lui frotter doucement le dos, à chantonner une berceuse réconfortante ou à vous allonger auprès de lui un court instant. S’il en a l’habitude, vous pouvez également le laisser s’endormir seul. Le lendemain, ne mentionnez pas cet épisode au petit-déjeuner et parlez-en uniquement si votre petit costaud aborde le sujet, ce qui est néanmoins peu probable. Mettre en avant cet événement pourrait créer une appréhension avant le coucher, ce qui n’est bien sûr pas l’objectif.

Quelles sont les solutions pour calmer les terreurs nocturnes ?

Comment éviter que ça ne recommence ?

Les terreurs nocturnes apparaissent en général entre 18 mois et 4 ans. Après l’âge de 5 ans, elles se montrent plus rares. Ces troubles du sommeil disparaissent donc avec le temps, néanmoins, quelques recommandations permettent de les atténuer :

  • reprendre les siestes pour réduire la fatigue de nos petits. Si l’endormissement n’est pas au rendez-vous, prenez ce temps comme un espace de repos et proposez-lui des activités reposantes comme la lecture ;
  • réduire les éléments excitants avant d’aller se coucher comme les écrans ;
  • éviter les activités intenses, tant physiques qu’intellectuelles, juste avant de dormir ;
  • favoriser une atmosphère calme en allumant une veilleuse à son chevet ou en prenant un bain pour se détendre ;
  • diminuer les situations stressantes au maximum.

Calmer les terreurs nocturnes revient donc à diminuer les éléments anxiogènes du quotidien de nos enfants, à soulager ses maux en cas de maladie et à le réconforter en phase de réveil. Ces épisodes, aussi impressionnants soient-ils, restent sans danger pour le développement. Néanmoins, si, malgré tout, les terreurs nocturnes gardent une fréquence soutenue ou qu’un danger de blessure se manifeste, nous vous invitons à consulter un médecin. Nous partagions par ailleurs nos conseils pour endormir (ou rendormir) nos mini super héros, ce qui peut être utile après ces passages troublés !

Sources : 

  • Nguyen, Bich Hong et autres, « Sleep terrors in children: A prospective study of twins », Pediatrics, 2008, volume 122, n° 6, pages 1164-1167. 
  • Petit, Dominique et autres, « Childhood Sleepwalking and Sleep Terrors: A Longitudinal Study of Prevalence and Familial Aggregation », JAMA Pediatrics, 2015, volume 169, n° 7, pages 653-658. 
  • Magazine Naître et grandir, février 2018.
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