Une grossesse s’accompagne souvent de sentiments d’excitation et d’angoisse. La venue d’un bébé chamboule le quotidien et entraîne de nombreuses réflexions dans son sillage. Parmi elles, l’accouchement demeure une préoccupation centrale. Que vous souhaitiez éviter la péridurale, privilégier un accouchement naturel ou simplement vous détendre profondément, l’hypnose prénatale peut vous accompagner dans votre démarche. L’hypnothérapeute vous aidera à mettre en place des stratégies de gestion de la douleur et du stress, ou encore de maîtrise de votre respiration. Ces techniques permettent d’envisager la naissance avec un regard nouveau et un peu plus serein. En quoi consiste cette pratique et comment se déroulent les séances ? Nous vous proposons d’en découvrir davantage dans cet article.

Comment se déroule un accouchement sous hypnose ?

La pratique que nous présentons ici peut compléter le suivi médical, mais ne remplace en aucun cas le suivi de votre grossesse par un professionnel de santé. Nous ne sommes d’ailleurs ni médecins ni psychologues, nos contenus ne doivent pas être considérés comme des avis médicaux. Pour toute question médicale, consultez un professionnel.

Qu’est-ce que l’hypnose et quels sont ses bienfaits ?

L’hypnose se caractérise comme un état de conscience modifié, entre l’éveil et le sommeil. Nous connaissons bien cette sensation puisque nous la vivons régulièrement au quotidien, par exemple lorsque notre esprit s’évade en conduisant sur l’autoroute au point d’en oublier de suivre la bonne sortie. Nous sommes physiquement quelque part, pourtant notre esprit se trouve ailleurs

L’état d’hypnose favorise le changement, ce qui explique sa pertinence pour traiter les phobies ou combattre une addiction. L’hypnothérapeute amène le patient vers cet état et propose ensuite des suggestions mentales adaptées au motif de la consultation. L’état d’hypnose se rapproche de celui des rêves, en ce sens il quitte la logique rationnelle et parfois limitante qui nous accompagne au quotidien. L’hypnose peut permettre d’agir sur nos peurs et nos angoisses afin de nous en libérer. Et il faut dire que ce ne sont pas les craintes qui manquent quand nous apprenons une grossesse !

Une des préoccupations qui peut occuper l’esprit d’une future maman porte sur le jour de l’accouchement. L’appréhension des contractions et du passage du bébé procure souvent des appréhensions, surtout lorsqu’il s’agit de son premier enfant. L’imagination peut s’emballer et les scénarios catastrophes se multiplier. Bien qu’il soit normal d’éprouver une anxiété, celle-ci n’a pas à devenir paralysante.

L’hypnose pour accompagner la grossesse propose en quelque sorte de se construire une « bibliothèque de films immersifs » positifs dans lesquels se plonger pour se reposer, s’apaiser ou se mobiliser lorsque vous en aurez besoin au cours de votre grossesse ou le jour de votre accouchement.

En quoi consiste l'HypnoNaissance ?

En quoi consiste l’HypnoNaissance ?

Si vous vous êtes déjà renseigné sur l’hypnose prénatale, vous avez peut-être entendu parler de l’HypnoNaissance. Cette préparation à l’accouchement correspond à une méthode établie par la thérapeute Marie Mongan. Durant ces sessions, la femme enceinte apprend à connaître les muscles mobilisés lors de l’accouchement comme le périnée, le muscle transverse ou l’utérus. Tout comme l’hypnose, ces séances ne remplacent pas le suivi de sa grossesse et s’inscrivent en complément d’un suivi médical

L’HypnoNaissance s’appuie sur trois piliers fondamentaux :

  • l’autohypnose ou la relaxation, pour se concentrer sur l’instant présent et atteindre un profond état de concentration ;
  • la respiration, avec des exercices comme la respiration de la vague ou vers le bas, qui vise à gérer le flux des contractions et la poussée du bébé à la fin du travail ;
  • la visualisation, qui stimule l’imagination dans le but de familiariser la future maman avec la naissance.

Ce suivi nécessite une pratique soutenue d’au moins 3 mois pour révéler tous ses bienfaits. La pratique de l’hypnose et de l’HypnoNaissance nécessite l’intervention d’un praticien certifié.

Comment se déroulent les séances d’hypnose prénatale ?

Les 5 étapes d’une séance d’hypnose

Les séances d’hypnose s’adaptent toujours aux problématiques que rencontrent les patients, ainsi qu’à leur personnalité. Elles se déroulent généralement en 5 étapes : 

  1. L’entretien préalable ou anamnèse, pour définir l’axe de votre séance.
  2. La phase de l’induction, qui consiste à entrer dans l’état de conscience modifié en vous concentrant par exemple sur vos perceptions sensorielles ou en écoutant une histoire détaillée. Les techniques diffèrent en fonction des thérapeutes.
  3. L’étape d’approfondissement, qui ancre dans l’état d’hypnose introduit précédemment. Vous restez conscient tout au long du processus.
  4. La phase de transe, dont le protocole dépend de la problématique de la séance.
  5. La sortie progressive de l’état hypnotique vers un état de conscience normal.
Pourquoi utiliser l'hypnose pendant la grossesse ?

Les techniques utilisées pour accompagner les futures mamans

L’hypnose prénatale commence généralement à partir du 6e mois de grossesse (il est néanmoins possible de démarrer plus tôt). La première séance consiste à échanger avec le ou la thérapeute pour cerner la demande et évoquer les antécédents médicaux. 

Les sessions s’orientent souvent sur la gestion de la douleur. Plusieurs techniques existent, dont celle portant le nom de « transfert de la douleur ». En état d’hypnose, la patiente est invitée à déplacer sa souffrance sur une autre partie du corps. Ainsi, lorsqu’une contraction survient, la future maman transfère sa douleur ailleurs, au pied par exemple. La création d’une seconde zone de souffrance artificielle distrait le cerveau et réduit celle de la contraction. Une autre technique propose à la patiente de se concentrer sur une tâche inutile. Puisque sa focalisation repose sur un autre élément, la douleur de la contraction s’atténue. Enfin, la préparation à l’accouchement sous hypnose travaille les muscles du périnée et la dilatation du col utérin.

Le travail sous hypnose peut également porter sur la récupération entre les contractions. On recourt pour cela à la visualisation, par exemple en ressentant la respiration « comme des bulles d’air » ou en se concentrant sur les mouvements de la cage thoracique. 

La patiente peut également être accompagnée afin de trouver ses « éléments-ressources », qui lui apporteront apaisement, décontraction ou au contraire énergie lorsqu’elle en aura besoin. À l’image de la madeleine de Proust, qui ranime les souvenirs par une simple odeur, le travail hypnotique permet d’associer un élément propre au patient à une émotion ressource, afin d’y avoir accès quand elle en aura besoin. Concrètement, cela peut être une couleur, une photo, un son, un objet… que l’on perçoit ou simplement que l’on imagine percevoir, et qui permettra de ressentir l’émotion recherchée

Enfin, le ou la thérapeute peut également proposer de construire un lieu secure, un lieu mental ressource, qui permettra d’accéder aux émotions et sensations dont la patiente a besoin quand elle le juge nécessaire : un espace dans lequel la future maman se sent apaisée, en confiance et pourra revenir dès qu’une situation inconfortable se manifeste.

Les sessions peuvent se pratiquer avec son ou sa partenaire, dont le niveau d’implication pourra différer en fonction des techniques, et bien sûr des souhaits et des objectifs des partenaires. Le suivi hypnothérapeutique ne bénéficie pas d’un remboursement de la Sécurité sociale.

Les contre-indications à l’hypnose prénatale

L’hypnose prénatale s’adresse à toutes les femmes, d’autant plus si vous envisagez un accouchement naturel sans péridurale. Toutefois, les troubles psychotiques présentent une contre-indication à cette pratique. Les séances d’hypnose ne relèvent pas d’une interdiction, néanmoins il est recommandé de consulter votre psychiatre pour déterminer si vous pouvez suivre ou non cet accompagnement. Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin et assurez-vous que votre praticien présente une formation sérieuse et adaptée pour réaliser les sessions en toute confiance.

Comment se passe un accouchement sous hypnose ?

Comment se passe un accouchement sous hypnose le jour J ?

Au fur et à mesure des séances, l’hypnothérapeute invite la patiente à pratiquer l’autohypnose. L’objectif est de permettre à la patiente de pratiquer l’hypnose par elle-même, en autonomie, afin qu’elle puisse utiliser les techniques et outils appris quand elle le souhaite, sans avoir besoin de l’hypnothérapeute. Pour cela, ce dernier accompagnera la patiente dans l’apprentissage de techniques d’autohypnose, au cours des sessions puis à pratiquer chez elle – ou en tout lieu. Ainsi, ces techniques reviendront facilement le jour de l’accouchement. 

Il est de plus en plus courant qu’une sage-femme ou un médecin anesthésiste réanimateur formés à l’hypnose accompagnent la future maman. Lorsqu’il est possible, ce soutien permet de mieux gérer le stress du moment et intervient durant toutes les phases de l’accouchement. 

Pour que la préparation à la naissance soit efficace, il est conseillé de réaliser 4 à 5 séances d’une heure avec une ou deux semaines d’intervalle.

L’hypnose prénatale apporte un excellent complément au suivi de grossesse pour préparer la venue de son bébé. Les séances vous invitent à écouter votre corps et à envisager la naissance avec un peu plus de sérénité. Grâce à ces techniques, vous pourrez, si vous le souhaitez, réaliser un accouchement sous hypnose. Comme le mentionne notre article consacré aux médecines naturelles pour accompagner la grossesse, d’autres méthodes existent pour soulager vos maux tels que l’acupuncture ou l’haptonomie. Vous pouvez tout à fait en essayer plusieurs pour découvrir ce qui vous convient le mieux. La grossesse est également synonyme de nombreuses démarches administratives. Pour vous aider à y voir plus clair, Laure retrace dans cet article tous les éléments à considérer avant l’arrivée d’un nouveau-né.

Sources : 

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