Laure, maman d’un petit costaud né à 29SA et co-fondatrice de Petit mais Costaud, raconte la naissance prématurée de son fils.

Nous revenons de 10 jours à New York, un voyage exceptionnel où nous avons sillonné la Big Apple, notre tout-petit bien au chaud dans mon ventre, lui et moi en pleine forme. Lorsque nous rentrons, nous avons RDV pour mon écho du 6e mois. Notre bébé a bien profité de notre séjour pour se développer et prendre du poids… un peu trop même (pourtant nous avons plutôt “bien” mangé – autant que possible de l’autre côté de l’Atlantique bien sûr !). Je dois donc faire un test pour diagnostiquer un éventuel diabète gestationnel et… bingo, le test est positif. Je me plie alors à un nouveau régime alimentaire pour préserver mon bébé de tout apport trop important en sucre.

Nous reprenons notre quotidien, quand un matin, mon ventre “tire” plus que d’habitude. Sur le chemin pour aller travailler, j’appelle mon médecin, qui me conseille d’aller aux urgences pour me faire examiner. Nous avions prévu ce midi-là un déjeuner en amoureux, qui s’est transformé en une virée aux urgences de la maternité, pour “nous rassurer”. Mais bien sûr… nous n’avons pas du tout été rassurés ! Nous avons même basculé dans une autre dimension : lorsqu’on m’examine, on nous apprend que j’ai de nombreuses contractions, le col ouvert et la poche des eaux fissurée. Je peux accoucher à tout moment, peut-être même ce soir là, à 27SA. Je ne reprendrai pas le travail, je ne rentrerai pas chez nous, je vais rejoindre un service de GHR (Grossesse à Haut Risque) où je serai H24 sous surveillance et alitée la plus grande partie de la journée.

Ce moment où nous avons réalisé que je n’irai pas au bout de ma grossesse, où nous avons pris conscience que tout pouvait arriver, restera à jamais gravé dans nos mémoires. C’est ainsi qu’a eu lieu notre rencontre avec la prématurité.

Dans le service GHR les jours passent… et comme les médecins nous le disent si bien, un jour qui passe est un jour de gagné pour que notre bébé se développe dans mon ventre.

Après 15 jours d’hospitalisation (et 2 changements d’hôpitaux pour me rapprocher de chez nous), on m’annonce que je vais pouvoir poursuivre mon hospitalisation en HAD (hospitalisation à domicile). Je rêve d’être chez nous !

Une fois réunis, nous profitons de ce moment juste à 2, loin du va-et-vient du personnel médical (il reste bien sûr une sage-femme qui passe dans la journée pour mes examens). Mais cette parenthèse a été de courte durée… Le soir venu, mon ventre me fait extrêmement mal et je n’arrive pas à calmer la douleur. Lorsque j’appelle l’hôpital pour demander conseil, bien sûr on me dit de venir aux urgences… Comme un air de déjà-vu.

Sauf que cette fois-ci, mon col est ouvert à 8 et j’ai de nombreuses contractions, le travail a commencé. Nous réalisons que dans les heures à venir nous allons devenir parents. Se mêlent alors l’excitation de rencontrer notre fils et la peur : il est bien trop tôt, est-ce qu’il va respirer ? est-ce qu’il va survivre ? comment va-t-il être ?

Après 17H de traitements pour accélérer son développement, notre fils naît à seulement 29SA. Dans cette épreuve, nous avons cependant la chance de vivre un beau moment pour sa venue au monde. Une autre parenthèse avant les 62 jours d’hospitalisation qui nous attendent.

Dès ses premiers cris, notre fils a été pris en charge par les équipes médicales : ventilateur, sonde gastrique, cathéters, oxymètre, scopes… Quel appareillage pour un petit être qui nous a rejoints depuis quelques minutes seulement ! Nous avions essayé de nous préparer psychologiquement, autant que possible, mais voir notre tout petit bébé ainsi équipé était très impressionnant et serrait notre cœur de nouveaux parents.

La première rencontre avec notre mini super-héros dans son vaisseau de verre a été chargée d’émotions : soulagement d’entendre son petit cœur battre, de voir ses petits poumons travailler, même difficilement, de sentir sa toute petite main se resserrer autour de notre doigt énorme. Il nous était pourtant très difficile de nous réjouir et de répondre aux félicitations de notre entourage. Notre inquiétude était immense, nous savions maintenant que les 5 premiers jours étaient critiques. Un premier compte à rebours s’est alors mis en place dans un coin de notre tête, c’est fou ce que 5 jours peuvent sembler interminables !

Chaque jour qui passait était une victoire pour notre fils et nous restions à ses côtés pour lui donner toutes nos forces encore disponibles. Nos journées étaient rythmées par les soins, les examens, les heures de peau-à-peau, le bip-bip incessant des scopes, la valse des soignants, les mots réconfortants des infirmières puéricultrices et notre inquiétude omniprésente… Un nouveau quotidien s’était installé, pour les 2 prochains mois. 

Et 62 jours plus tard, après un long parcours de résilience pour nous 3, une autre victoire : notre fils, ce petit costaud, s’est battu comme un champion et a repris suffisamment de forces pour que nous rentrions chez nous. En HAD, mais chez nous. C’est à ce moment-là que « chez nous » a pris tout son sens. Ce qui était notre cocon avant cette naissance prématurée, le redevint pour la première fois.

Lorsque j’écris ces quelques lignes, notre fils va fêter ses 3 ans et est en pleine forme. C’est un petit garçon plein de vie, un vrai costaud, très attentionné et sacré farceur, qui respire la joie de vivre. Notre bonheur au quotidien. Et de cette épreuve est née une belle aventure : Petit mais Costaud. Faites-vous confiance, faites-leur confiance, avec vous à leurs côtés, ce sont de vrais battants.

———————–

Si vous souhaitez, vous aussi, partager votre témoignage sur la naissance prématurée de votre bébé, vous pouvez nous contacter via notre adresse mail : contact@petitmaiscostaud.fr

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, de vos questions, de vos ressentis ou à nous partager un morceau de votre histoire en commentaire.

_____________________________________________________________________________________________________________

Si vous souhaitez en savoir davantage sur la prématurité, vous pouvez consulter ces pages :

Si vous souhaitez en lire plus sur la prématurité, nous vous proposons de lire nos articles :

Si vous avez aimé l'article, vous êtes libre de le partager :)